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06/10/2008

Dans le bunker de Hitler

9782262022853.gif"Tout devenait de plus en plus surréaliste, détaché de la réalité, dans cette existence souterraine, privée de la lumière du jour. Je vivais au milieu d'une foule de gens inconnus, liés à la toute-puissance d'un homme physiquement épuisé mais mentalement infatiguable. Hitler multipliait des ordres auxquels plus personne ne prêtait attention."

Militaire de carrière, Bernd Freytag Von Loringhoven fut aide de camp (des généraux Heinz Guderian puis Hans Krebs) durant les neuf derniers mois du régime nazi. Participant quotidiennement aux réunions militaires, il fut de ceux qui demeurèrent dans le fameux bunker de Hitler lors du siège de Berlin par les troupes soviétiques. Ne désirant pas mourir dans ce lieu glauque (contrairement à Goebbels et consorts), il s'évade avec un camarade le 29 avril 1945, soit un jour avant l'arrivée des Russes. Sans complaisance ni dramatisme (ni culpabilité), il relate ici son expérience des derniers mois du Troisième Reich : les erreurs tactiques de Hitler, l'égo surdimensionné de ce dernier et son absence de confiance envers qui que ce soit, les frictions entre les SS et la Wehrmacht, le limogeage inutile de nombreux officiers, l'attentat raté du 20 juillet 1944 (perpetré par Stauffenberg), et surtout, l'aventurisme d'un charlatan [Hitler] et la défaite inéluctable après l'échec de l'offensive du front de l'Est.

"La terrible expérience de la guerre, de la dictature nazie et de l'holocauste fait partie de notre histoire. Le retour lucide sur le passé ne doit pas conduire à un mea culpa généralisé et permanent pour les générations futures, mais il participe d'une obligation de vigilance. [...] Quand l'histoire vient éclairer la mémoire, c'est le meilleur des antidotes contre l'intolérance et le retour des illusions."

Bernd Freytag Von Loringhoven (avec François d'Alançon), Dans le bunker de Hitler - 23 juillet 1944-29 avril 1945, Perrin, 2005, 218 p.

07/03/2008

Les faussaires

1200216406.jpgBerlin. 1936. Salomon Sorowitsch est le roi de la contrefaçon. Passeports, certificats, billets de manque, rien ne manque à son palmarès. Son business est florissant et il coule des jours heureux. Mais trahi, il est arrêté par la Gestapo. Quelques années plus tard, la guerre fait rage. Malmenée sur tous les fronts, l'Allemagne nazie met en place la plus grande opération de falsification de billets du siècle, "Opération Bernhard". Le but est d'innonder de faux billets l'économie des pays alliés afin qu'elle s'écroule. Sorowitsh est donc transféré de Mauthausen au camp de Sachsenhausen où les détenus bénéficient d'un traitement de faveur. Lui et ses compagnons, tous experts en falsification, Sorowitsh est chargé d'imprimer des devises étrangères à grande échelle. Autrement, ils seront exécutés. Entre examen de conscience, sentiment de culpabilité et instinct de survie, "Sally" et les autres vont devoir lutter contre eux-mêmes. Sauver leur peau ou saboter l'opération ? L'expérience les marquera dans leur douleur, à jamais, pour la vie... Si l'histoire racontée est fascinante (on en apprend des choses), la mise en scène demeure classique (mais y a-t-il vraiment un mal à cela ?), une première scène qui marque la fin de la guerre, suivie du classique flashback. Mais l'essentiel est là, Stefan Ruzowitzky (il adapte le livre écrit par Adolf Burger, un des faussaires du camp de Sachsenhausen) ébauche sans complaisance un épisode de l'univers concentrationnaire, le tout porté par des comédiens exceptionnels, notamment Karl Markovics (aka Salomon Sorowitsch). On peut toutefois reprocher une musique trop joyeuse pour une atmosphère aussi sombre. Quant à l'Oscar du meilleur film étranger, décroché lors de la cérémonie des Oscars 2008, il est peut-être légérèment exagéré.

Les faussaires (Stefan Ruzowitzky, All/Aut, 2006, 100 mins).    Avec Karl Markovics, August Diehl, Devid Striesow, Marie Baumer, Andreas Schmidt, Martin Brambach, Veit Stübner. 

- Meilleur film étranger - Oscars 2008.

- Meilleur acteur dans un second rôle - Devid Streisow - German Film Awards 2007.

- Présenté - Festival de Toronto 2007.

- Présenté - Festival de Vancouver 2007.

- Présenté - Festival de Karlovy 2007.

- Présenté - Festival de Palm Springs 2007.

15/11/2007

Mon meilleur ennemi

c9a615a5df519faf91baa5b1d5df17a8.jpgAprès la tuerie des Jeux Olympiques de 1972 (One day in september, 99 - Oscar du meilleur documentaire) et Idi Amin Dada (The last king of Scotland, 06), Kevin MacDonald s'attaque au cas Klaus Barbie. Chef de la Gestapo à Lyon durant la Seconde Guerre mondiale, surnommé "le boucher de Lyon", Barbie fut notamment responsable de la mort de Jean Moulin. Grâce à des connexions, il fuit après la fin des hostilités et part pour l'Amérique du Sud. En 1983, la Bolivie l'expulse en France. Il est jugé en 1987 pour crimes de guerre et est condamné à la prison à perpétuité. Il décède d'un cancer en 1991, à l'âge de 77 ans. Ce documentaire intelligent ne relate pas une chronologie des atrocités effectuées par le tortionnaire nazi mais montre plutôt par quels moyens et pourquoi ce dernier a pu fuir l'Europe et se réfugier en Bolivie. Pour les mêmes personnes qui ont gagné la guerre, Klaus Barbie était précieux. Agent redoutable de repression anti-communiste, il alllait aider la CIA dans la mise en place de régimes politiques dictatoriaux en Amérique du Sud (et notamment l'exécution de Che Guevara). Barbie est finalement capturé dans les années 80 et ramené en France pour être jugé.

La partie du procès est un peu courte dans le documentaire mais l'essentiel est dit, pourquoi le condamner si longtemps après ? pourquoi lui et pas d'autres ? Loin des abrutis fans du Front National que l'on a vu dans le film réclamer la libération de Klaus Barbie (on voit même un interviewé cracher implicitement sur le génocide des Juifs), le message du réalisateur est le suivant : c'est le même "establishment politique" jugeant Barbie en 1987, qui lui avait permis de fuir l'Europe en toute impunité à la fin du Second conflit mondial. C'est l'hypocrisie des hommes politiques qui y est stigmatisée et plus particulièrement les agissements de la CIA, soucieuse d'utiliser les services de Barbie dans sa lutte idéologique contre l'URSS (la Guerre Froide succède à la Seconde Guerre Mondiale). Si le film suscite des polémiques concernant la véracité de certains faits énoncés et la tonalité de son message, cela n'a rien de surprenant. Un documentaire politique ne peut être totalement objectif. J N

Mon meilleur ennemi (Kevin MacDonald, UK/France, 2007, 90 min)

- Présenté - Festival de Toronto 2007.

 

20/02/2007

The good german

4bbe9a382c125539ae3959d1da9bed55.jpgL'adaptation du roman de Joseph Kanon ("L'ami allemand", en français, disponible aux éditions Pocket) est forcément un hommage à Casablanca (Michael Curtiz, 1942) : caméra lente, gestuelle des acteurs, effets optiques... Tout est tellement bien copié qu'on croirait vraiment regarder Casablanca. C'en est presque une copie conforme et c'est un peu dommage. Nous sommes en Allemagne en 1945, la guerre vient à peine de s'achever. Le pays est occupé par les troupes américaines et russes qui se partagent le territoire, et la conférence de Potsdam pointe le nez. Le pays est ravagé, les gens survivent tant bien que mal, le marché noir bat son plein. Jake Geismer, envoyé sur place pour couvrir la conférence, découvre que son chauffeur, Tully, mène une liaison avec Lena, une juive allemande avec qui il eut lui-même une relation quelques années auparavant à Berlin. Tully, trafiquant d'alcool, est retrouvé mort dans le secteur russe. Les autorités semblent indifférentes. Geismer mène donc l'enquête en solo. Ce qui va le mêler indirectement à l'affaire Emile Brandt, un allemand activement recherché, mais surtout lui faire découvrir la vraie nature de Lena.

L'intrigue tient la route, sans toutefois être particulièrement intéressante. Film moyen. On retiendra surtout la performance d'une Cate Blanchett sublime, et à un degré moindre, celle d'un Tobey Maguire impeccable dans un rôle à contre-courant.

The good german (Steven Soderbergh, USA, 2006, 107 min).   Avec George Clooney, Cate Blanchett, Tobey Maguire, Beau Bridges, Tony Curran, Leland Orser, Ravil Isyanov, Christian Oliver.

- 1 nomination (Meilleure musique) - Oscars 2007.

- 1 nomination (Ours d'or) - Festival de Berlin 2007.

- 1 nomination (Meilleur compositeur - Thomas Newman) - Broadcast Film Critics Association Awards 2007.